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Rabelais

par la lorgnette

A trop fréquenter Rabelais, on en vient à vouloir partager ses découvertes, les extraits les plus… (hum…) ou alors ceux moins… (mais il y en a moins !).

Et tout plein d’autres choses aussi.

On en vient à partager tout ce qui suit.

Article mis en avant

Quelques témoignages sur Rabelais

Comment Paris fut nommée Paris par ris à cause du zizi de Gargantua

Gargantua à Paris
Par Pierre Rippart

Après avoir commencé son éducation -avec diverses fortunes- en Touraine, Gargantua est envoyé par son père pour étudier à Paris. Les parisiens découvrent ce géant, l’importunent un peu. Avant d’aller piquer les cloches de Notre-Dame, Gargantua use de son mentule (membre viril : son zizi quoi !) comme il le fera plus tard, à La Roche-Clermaud, dans son roman.

On notera le portrait peu flatteur (mais fait par un connaisseur) des parisiens par Rabelais : le peuple de Paris est tellement sot, tellement badaud et stupide de nature … les Parisiens, qui sont par nature bons jureurs et bons juristes, quelque peu imbus d’eux-mêmes …

Quelques jours après qu’ils eurent repris leurs forces, il visita la ville et fut regardé par tout le monde avec une grande admiration, car le peuple de Paris est tellement sot, tellement badaud et stupide de nature, qu’un bateleur, un porteur de reliquailles, un mulet avec ses clochettes, un vielleux au milieu d’un carrefour, rassembleront plus de gens que ne le ferait un bon prédicateur évangélique.

Ils furent si fâcheux en le harcelant qu’il fut contraint de se réfugier sur les tours de l’église Notre-Dame. Installé à cet endroit et voyant tant de gens autour de lui, il dit d’une voix claire: »Je crois que ces maroufles veulent que je leur paye ici même ma bienvenue et mon étrenne. C’est juste. Je vais leur payer à boire, mais ce ne sera que par ris. »

Alors, en souriant, il détacha sa belle braguette et, tirant en l’air sa mentule, les compissa si roulement qu’il en noya deux cent soixante mille quatre cent dix-huit, sans compter les femmes et les petits enfants.

Quelques-uns d’entre eux échappèrent à ce pissefort en prenant leurs jambes à leur cou et quand ils furent au plus haut du quartier de l’université, suant, toussant, crachant et hors d’haleine, ils commencèrent à blasphémer et à jurer, les uns de colère, les autres par ris: »Carymary, caramara! Par sainte Mamie, nous voilà arrosés par ris! »

Depuis, la ville en fut appelée Paris; on l’appelait auparavant Leukèce, comme l’indique Strabon, au livre IV, c’est-à-dire Blanchette, en grec, à cause de la blancheur des cuisses des dames du lieu. Et parce que, lors de ce baptême nouveau, tous les assistants jurèrent par les saints de leurs paroisses respectives, les Parisiens, qui sont composés de toutes sortes de gens et de pièces rapportées, sont par nature bons jureurs et bons juristes, quelque peu imbus d’eux-mêmes, ce qui donne à penser à Joaninus de Barranco, au livre De l’abondance des marques de respect, qu’on les appelle Parrhésiens en grec, c’est-à-dire qui ont bon bec.

Gargantua, chap. 17

L’argot (et les mots de Rabelais) expliqué(s) par Balzac

Bon, que veut dire Balzac en parlant de langue gauloise de Rabelais ? Rabelais connaissait certaines langues romanes, mais le gaulois ? D’ailleurs, le mot roman  (celui de notre utilisation courante) viendrait du fait que c’est un texte en langue romane, c’est-à-dire la langue parlée (le CRNTL dit : Langue romane (ou dialecte, idiome, parler, parole, patois roman(e)). Langue vulgaire issue du latin populaire). Les premiers romans étaient des histoires racontée, modulables, avant d’être fixées par écrit (cf Le Roman de Renart).

Pour Panurge, précisons quelques légères variantes de la signification de son nom : Qui sait tout faire, le bon à tout, le rusé.

Donc, dans Splendeurs et misères des courtisanes

Reconnaissons d’ailleurs la haute antiquité de l’argot ! il contient un dixième de mots de la langue romane, un autre dixième de la vieille langue gauloise de Rabelais. Effondrer (enfoncer), otolondrer (ennuyer), cambrioler (tout ce qui se fait dans une chambre), aubert (argent), gironde (belle, le nom d’un fleuve en langue d’Oc), fouillousse (poche) appartiennent à la langue du quatorzième et du quinzième siècles. L’affe, pour la vie, est de la plus haute antiquité. Troubler l’affea fait les affres, d’où vient le mot affreux, dont la traduction est ce qui trouble la vie, etc.

Cent mots au moins de l’argot appartiennent à la langue de Panurge, qui, dans l’œuvre rabelaisienne, symbolise le peuple, car ce nom est composé de deux mots grecs qui veulent dire : Celui qui fait tout. La science change la face de la civilisation par le chemin de fer, l’argot l’a déjà nommé le roulant vif.

Le nom de la tête, quand elle est encore sur leurs épaules, la sorbonne, indique la source antique de cette langue dont il est question dans les romanciers les plus anciens, comme Cervantes, comme les nouvelliers italiens et l’Arétin. De tout temps, en effet, la fille, héroïne de tant de vieux romans, fut la protectrice, la compagne, la consolation du grec, du voleur, du tire-laine, du filou, de l’escroc.

 

 

De l’influence de Rabelais dans La Guerre des boutons.

 Un roman sous le patronage de Rabelais

Louis Pergaud, l’auteur de La Guerre des boutons, annonce dès la préface le patronage de Rabelais sur son texte :

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Illustration de Gaston Barret, l’invention du torchecul, Musée Rabelais – La Devinière

Tel qui s’esjouit à lire Rabelais, ce grand et vrai génie français, accueillera, je crois, avec plaisir, ce livre qui, malgré son titre, ne s’adresse ni aux petits enfants, ni aux jeunes pucelles. Foin des pudeurs (toutes verbales) d’un temps châtré qui, sous leur hypocrite manteau, ne fleurent trop souvent que la névrose et le poison ! Et foin aussi des purs latins : je suis un Celte. C’est pourquoi j’ai voulu faire un livre sain, qui fût à la fois gaulois, épique et rabelaisien, un livre où coulât la sève, la vie, l’enthousiasme, et ce rire, ce grand rire joyeux qui devait secouer les tripes de nos pères : beuveurs très illustres ou goutteux très précieux. Aussi n’ai-je point craint l’expression crue, à condition qu’elle fût savoureuse, ni le geste leste, pourvu qu’il fût épique.

(La Guerre des boutons, préface)

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Géographie de François Rabelais

Nous savons relativement peu de choses sur Rabelais-la-personne (son caractère etc…). Le peu de lettres qui nous soient parvenues sont des lettres sérieuses aux humanistes, à Erasme ou à Guillaume Budé.

Nous en savons un peu plus sur la géographie de Rabelais-l’homme-public. Et donc sur une partie de sa géographie, celle officielle, celle jalonnée par ses inscriptions ici où là, par les lettres à ses correspondants. Lire la suite

RABELAIS ? … par Christian Garcin

Avant de me pencher sur Rabelais sa-vie-son-oeuvre, je ne me rendais pas compte ; mais Rabelais est partout, au détour d’une interview radio avec Umberto Eco ou Fabrice Luchini, Céline écrit un texte dessus, Maupassant ou Flaubert -qu’on ne rabelaiserait pas forcément à première lecture- en font un de leurs écrivains favoris.
Lisant Le vol du pigeon voyageur [l’histoire d’une enquête dans la Chine contemporaine], de Christian Garcin je trouve une inattendue et brève référence au dit Rabelais. Pas une référence poncive comme c’est souvent le cas lorsque l’on évoque l’auteur de Gargantua (le drôlatique, le gargantuesque…), non ! une plus fine, avec une idée nouvelle pour moi : Lire la suite

PROPOSITIONS 6 – RELIGIONS / Thélème, Pape, Moines

L’époque de Rabelais étant agitée religieusement parlant (abus de l’église, vente des indulgences, émergence de la réforme…), Rabelais évoque donc largement cette thématique dans ses romans ; ce qui lui vaudra censure. Lire la suite

PROPOSITIONS 5:3 – FEMMES & MARIAGE / Historiette

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